Le Gaou et la Lionne Insolite

(issu du recueil "les mille et une nuits bibliques en Afrique céleste")

Le mois de juillet au Kenya est dominé par les convections persistantes de l’air chaud et pesant de la mythique saison sèche. Cette période giratoire, au déploiement de forces spectrales de la part de la nature africaine, provoque et accueille chaque année, sur les bords du fleuve Mara, les majestueuses diasporas animales en transit d’une étape de leur vie vers une autre. Sur le chemin de cet élan migratoire, les bovidés africains se nourrissent des végétaux du bord du fleuve, comme prenant place à un festin herbivore de gastronomie célestiale, offert par Dieu aux mille et une étoiles de minuit. Cette dure période de l’exode animal est la plus propice à l’expansion de la vie de la faune sauvage en ces terres reculées, et de multiples péripéties en découlent. En cette période, la savane herbeuse et les eaux plus douces en sel des plaines du Masai, est le lieu de rencontre privilégié des gnous sauvages. C’est donc ici, que les femelles gnous mettent bas leurs petits.

Les bordures du fleuve sont en effet riches des végétations les plus tendres de l’Afrique, et les fleurs sauvages servent aussi de litières aux animaux pour la nuit. Au milieu de cette cohue annuelle ancestrale, qui mène les gnous d’un vert pâturage à un autre, une mère gnou, une jeune maman maroufle, accouchait dans les herbes fertiles, de son gaou premier-né ; le petit animal était encore frêle et chétif au milieu des herbes tièdes des plateaux de la savane du Kenya.

Tristement en cette période de la vie sauvage, les convoitises autour du fleuve Mara sont extrêmes, et les mouvements migratoires aux abords des eaux pures, attirent de nombreux biotopes animaliers : des lions, des zèbres, des antilopes, des chacals et par-dessus tout, des hyènes friandes de gaous nouveau-nés, dont l’odorat est capable de capter les odeurs de poils de gnous à des lieux à la ronde ; les oreilles de ces animaux-là sont aussi très exercées à la reconnaissance des ondes sonores, diverses et variées, du cri des maroufles au moment de leur parturition.  

Pour des canidés carnivores, la technique des repas est très simple et bien connue de tous les membres du clan : effrayer le troupeau pour le faire reculer en courant, ricaner de colère pour immobiliser les plus chétifs, et surtout avancer en meute pour paraître plus puissants ; ainsi, l’effet de groupe devait laisser à l’arrière des gnous en déroute, les petits chétifs nouveau-nés encore frêles à la course et inexpérimentés à la fuite. En effet, loin des parents forts et vaillants, un pauvre gaou se retrouve sans défense, dépendant de la grâce du Ciel pour pouvoir s’en sortir et poursuivre son destin. Mais en réalité, quoi de plus beau et de plus fertile, qu’une expérience divine, pour devenir féroce et vaillant dans la vie…

Les attaques devenant de plus en plus abyssales et féroces, le troupeau recula et prit la fuite à très vive allure, plongeant dans le fleuve Mara à pleines pattes, convaincu que leur union dans la fuite freinerait les attaques des hyènes apeurées par les eaux, et incapables de franchir les profondeurs de ce fleuve.

Violence sur violence, ricanement sur ricanement, coup de griffe sur coup de griffe de la part des hyènes, il en résulta que le petit gaou resta seul sur la rive du fleuve, loin derrière le troupeau fuyard, et éloigné de sa mère qui échappait de justesse aux assauts répétés et violents des animaux sauvages affamés.

Ainsi demeurait sur la plaine, à quelques dizaines de mètres de ces canidés de la brousse volcaniques, le petit animal esseulé. Les hyènes infames et hautaines, allumèrent d’une joie abjecte, leurs yeux de tueuses meurtrières, devenus orangés de leur odieux sadisme carnivore. Le pire était encore à craindre, car l’animal semblait sans défense, au milieu des êtres tachetés sanguinaires aux crocs vifs et carnassiers. L’issu du petit bovidé semblait inévitable et fatale, quand tout à coup le soleil changea sa position diurne pour déposer ses rayons sur un scénario encore inconnu de tout le continent africain : à quelques mètres de là, rendue visible par les rayons capricieux et mystérieux du soleil lumineux du Kenya, au milieu de cette savane impétueuse et sanguinaire aux multiples prédateurs impitoyables et affamés, abandonnée aux premiers abords, de toutes les compassions du Ciel et de Dieu, une lionne à l’ombre d’un acacia regardait la scène se dérouler sous ses yeux ; elle était postée à quelques mètres de l’enfant gnou qui luttait contre sa peur. De son regard coi et aphasique, immobile et étincelante comme le soleil du midi au-dessus de la terre ferme, elle était aussi taiseuse et extraordinaire que les astres qui nous scrutent, dans l’invariabilité de leurs positions retrouvées des nuits africaines argentées. Son stoïcisme incompréhensible, devant cette scène abominable de toutes les horreurs confondues, laissait voir qu’elle comprenait chaque mouvement, interprétait chaque son. Elle recevait dans le silence de l’imprévu de la situation, sous les feuilles de l’arbrisseau qui la camouflait sur les hauteurs, les regards hébétés et dubitatifs des hyènes décontenancées devant leur fin inéluctable. Elles qui formaient aux premiers abords un mur de force indomptable et une muraille de peur infranchissable, confiantes en leur supériorité quantitative, ainsi qu’en leur allure plus féroce, elles n’étaient plus à présent, que les condamnées à mort du bébé gaou, qui n’était à ce moment du périple, que l’appât qui les fit prendre au piège pour toujours. Que faisait-elle donc ici, en pleine période de procréation animale et de chasse aux gnous, immobile et silencieuse en face de son festin de viande favorite, scrutant silencieusement du regard le petit gaou apeuré, comme s’il était lui-même le dernier petit lionceau de sa horde perdue dans la savane ?

Bizarrerie de la nature ou autorisation divine ? La lionne ne menaça pas le petit animal, et lui tourna tout autour, comme pour humilier devant lui, les chiennes rebelles qui le convoitaient du regard ; elle rugit de toute son ardeur, et déclencha le tremblement de terre qui éteignit de peur pour toujours, le braillement détestable des hyènes carnassières ; elle leur fit vivre la honte et la désespérance en leur laissant dans le cœur, sous le regard triomphant du petit animal qui reprenait courage, la pensée unique et fatale qu’elles allaient bientôt devoir se laisser consommer pour toujours. Elle s’avança donc, de sa toute-puissance et splendeur de majesté africaine, vers ses ennemies impotentes qui ne pouvaient plus reculer, jubila de sa divine assurance, puis sortit les katanas acérés de ses pattes invincibles pour déchiqueter ses ennemies une à une.

Au cours de cette bataille sanguinaire, chacun des pleurs du bébé gaou était masqué par le rugissement titanesque de la lionne invincible, qui se réverbérait vers l’arrière, en ronronnements consolateurs pour réconforter le petit animal de ses mugissements si fébriles. Le pire prédateur du gnou était devenu en ce jour mystérieux, son allié le plus féroce et le plus redoutable; la lionne qui dominait la savane sur un seul de ses regards de colère, fut, face aux hyènes, vorace et sans pitié à consommer le festin jusqu’à s’en curer les canines.

Ange ou animal, nous ne le sauront guère, l’histoire ne dit rien de plus, mais la Bible nous révèle que certains hommes ont rencontré des anges…(Hébreux 13 :2)

Nous lisons également dans la Bible que lorsque le chemin d’un homme plaît à Dieu, son ennemi même lui est soumis. (Proverbes 16 :7).

Je conclurai donc de cette histoire la maxime suivante, qu’il faut se méfier des apparences, car elles excitent nos préjugés ; préférons les circonstances, elles révèlent nos alliés.

SylaZ

Ici, le texte poétique en prose est typique et issu de mon recueil "Les mille et une nuits bibliques en Afrique céleste". Grâce à son apologue tiré de la Bible, et à son contenu narratif et allégorique du genre humain, le récit de ce conte, témoigne d'un fait de Dieu qui authentifie de son action parmi nous, en mettant en scène des animaux de la savane des plaines du Kenya.

Les souris, les éléphants et les 2 arbres du désert

(issu du recueil "les mille et une nuits bibliques en Afrique céleste")

Il est bien connu que la souris est un animal qui aime se protéger des fortes chaleurs. Or, dans la savane ivoirienne, vivait une famille de rongeurs rayés qui cherchaient en toute hâte un refuge sous une ombre charitable. Alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, nos souriceaux parents et enfants, accoururent dans le tronc d’un acacia très feuillu dans l’espoir d’y trouver quelque fraîcheur, pour y passer le jour et poursuivre leur chemin.

« Qui vois-je arriver là? », s’écria l’acacia, « une troupe d’animaux au culot réputé ! Devrais-je donc avoir pitié de quelques répugnantes formes rachitiques aux dents affûtées et capables de griffer mes racines, si utiles à mon eau. Allez donc vous refugier chez le palmier mon voisin de l’autre côté du territoire, sans quoi j’en appelle à l’aigle et à l’hyène qui vous éventreraient ne vous déplaise ». Nos souris s’exécutèrent.

Quelques heures plus tard, après que le soleil fût levé, l’heure du repas arriva chez les éléphants, puissants habitants,  qui grondèrent à fortes trompes. Le chef du clan pour montrer sa grande puissance, dit à sa famille affamée et hors d’haleine, ainsi qu’à tous ses partenaires pachydermiques, de l’observer déraciner notre bienfaiteur le Palmier, Seigneur en son domaine. Mais aussitôt ses défenses en action, que nos souriceaux, voulant protéger leur habitation, sortirent effrayer le goliath ivoirien et l’envoyèrent à l’autre bout du territoire, lui et tout son clan aux dents d’ivoire, aux pieds du monarque Acacia si peu hospitalier. L’animal plus effrayé que jamais, et pour  satisfaire son instinct ainsi que sa réputation, déracina l’arbre hautain et n’y laissa aucune feuille.

Nous pouvons conclure de cette histoire, le sage proverbe suivant:

"Personne n'affermit sa position par la méchanceté, mais rien ne fera tomber le juste » (Proverbes 12:3, BFC ).

 

SylaZ

L'oiseau qui chantait sur l'hiver

 

L’oiseau au cœur mélodieux

Regarde les flocons tomber sous les cieux ;

Assis sur une branche près de l’homme qu’on enterre,

Il accompagne les yeux qui pleuraient sur l’hiver ;

 

Il leur joue aussi un beau chant.

Cet homme, jamais plus nous le rencontrerons comme d’antan,

Où peut-être un jour aux assises de Dieu.

Loin de moi, il est parti, emportant ses râles, ses joies, les rires éteints de ses yeux merveilleux,

 

Allumés un jour au plus profond de moi-même, et que je ne profiterai jamais plus,

Sinon dans l’univers où Dieu lui-même s’installe,

Là où toi, tu attends patiemment ma venue.

À chaque repas que je sers dans les soirs qui s’affalent,

 

Ce n’est, à ma table, que ton assiette qui est vide,

Qui fait tomber mes larmes livides,

Sur ma solitude loin de toi;

Celle-là, je l’avais façonnée de mes doigts,

 

Dans cet amour qui traduisait les complicités qui furent nôtres,

Lors des années d’amitié que Dieu nous donna l’un pour l’autre.

Dans ces années-là, mon cœur battait pour ta joie,

Disant merci au Dieu Saint de notre union sous son toit.

 

Aujourd’hui je n’ai plus grand-chose que je vente,

Pour me rappeler nos détroits et nos indomptables épopées,

Sinon cette photo où je fête mes années,

Sous le regard de tes yeux que j’enchante.

 

Regarde-moi encore ici-bas,

Si Dieu t’en donne le mandat :

Si moi je ne te vois pas dans tes sphères éloignées,

Tu demeures mon témoin dans les hautes nuées,

 

Par le regard de tes droits ;

Et si mon souvenir lui, s’en va,

Il évide avec lui les douleurs,

De ton absence prolongée sur mes vives humeurs.

 

Hier, je suis encore parti pour te retrouver,

Près du lieu où je t’ai vu t’en aller

Pour la toute première fois,

Loin de moi…

 

L’oiseau sur la branche chantonne encore ici-bas,

L’hymne des neiges n’est plus celle du trépas ;

Et puis l’écho s’éloigne, et puis l’écho revient,

Maintenant je pars, je pars, avec cette mélodie chante mon cœur pour demain…

 

SylaZ

L'Anémone et ses Frères (Fable Biblique)

Dieu prit à part l'anémone et lui tint ce langage :

"Je rêvais si fort, en ce jour où j'ai voulu te faire naître, que je t'ai donné cinq pétales pour mon plus vif plaisir. Le sixième prendra la forme que tu lui souhaiteras donner. Seulement voilà, tu feras bon usage des cinq premiers qui ont éclos pour donner un sens à ta vie. Utilise-les pour moi seul et tu auras un salaire. L'arbrisseau, que j'ai placé près de toi, croîtra lentement dans sa terre, alors que tes pétales et ta tige auront besoin du soleil pour s'épanouir et donner des couleurs, ainsi que pour refléter la lumière. Le matin en revanche, la rosée te donnera ta boisson. Le fût, lui, boira l'eau des nappes aquifères en dessous de tes pieds, et j'étirerai son tronc en direction des nuages, pour qu'il s'élève en hauteur et abrite les oiseaux. Sous ses branches, tu auras ta fraîcheur en été, et ses feuilles mortes te nourriront chaque hiver pour faire renaître ton bulbe à la nouvelle saison."

Plus loin dans le jardin du temple, un hibiscus était secoué du zéphyr, et déplia sa branche naine pour y faire atterrir un colibri emporté par le vent : "Grâce, grâce, cher ami, je remercie mon Seigneur et mon Dieu de vous avoir donné des branches si souples et si tendres, que le vent, dans son ardeur et sa témérité la plus extrême, vous invita à déplier pour me barrer le chemin. Mon divin parcours, sans l'intervention de vos branches aux dimensions de mes serres, ne serait que fatigue et détresse, vers une direction sans espoir et sans fin, que mon corps si fragile et si frêle n'aurait jamais supporté. Plaise-à Dieu de vous donner plus encore, pourvu que d'autres comme moi puissent aller aussi loin qu’ils le souhaitent entraînés par les vents. Reproduisez-vous donc de plus belle, que sur vos branches agitées, les colibris en volées entières, fassent au travers de vous et de vos marchepieds de bois bâtis, le tour de la ronde Terre. Qu'ils se reposent à chacune de vos distinctes étapes, afin de s'y asseoir et de s'y abreuver. Que votre fleur en été leur donne du nectar, car de ce fait s'en suit leur liberté, ainsi que votre reproduction.

Le nénuphar sur le lac, flottait paix dans l'âme, pour profiter de lui-même et de sa demeure aquatique. "Mai de mes amours" disait-il, "ma fleur se sèche ! 🌺Que le vent l'emporte et qu'elle meure donc dans le fond du bassin! Sa mort y déposera toutes mes graines, d'où germeront mes semblables éparses et noyées". Le pont aquatique, ainsi constitué, fera vibrer tour à tour, les rainettes vertes et bleues, qui de leurs ventouses corallines, chatouilleront mon échine en apnée sur les eaux. Dans la pratique du plaisir, quelle grâce me fut faite de collaborer avec vous ! Auriez-vous donc quelques sœurs toutes palmées comme vous ? Les massages de vos pattes, me font vivre mes vieux jours. Quel bonheur que de s’en aller vers le Ciel !

Cette histoire aux allures fantaisistes montre bien le besoin de s'unir les uns aux autres pour construire une structure forte et durable. Ainsi en est-il du corps de Christ, de l'Eglise, des différents organes soudés par l'Esprit, placés ensemble pour vivre en harmonie et témoigner de leur Père.

 

✓ Plusieurs versets bibliques sont à l’appui de cette fable :

Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour le bien de tous.

1 Corinthiens 12 :7 (Bible S21)

 

✓ Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

Jean 13 :14 (Bible BFC)

 

✓ Soyez saints, consacrés à mon service, car je suis saint, moi, le Seigneur ; je vous ai séparés des autres nations pour que vous m'apparteniez.

Lévitique 20 :26 (Bible BFC)

SylaZ

Au soleil de tes branches sèches

 

Le maître des forêts était riche en sapinières, en hêtraies et en palmeraies de toutes sortes. Ses biomes tropicaux s’étendaient jusqu‘aux frontières d’Israël, où les chamérops en fleurs abritaient chaque jour sous leurs feuilles vertes et palmées, des hommes de Judée pour leurs fêtes d’été. Ces hommes avaient pour coutume de rôtir des barbeaux emballés dans les feuilles de palmiers lors de leurs repas festifs avec les hommes de la Jordanie frontalière. Ces hommes-là aimaient se rafraîchir sous leurs branchages naturels. Les bosquets de palmiers abolissaient par là-même, les nombreux clivages tracés par les haines meurtrières et communes de ces hommes aux nations limitrophes. Leurs cimes devenaient les gardiennes de ces personnes pieuses face aux éclats d’obus des bombes aériennes, qui quotidiennement cachaient aux deux peuples les rayons tièdes et tendres du soleil de Dieu, les salissant dans leurs cœurs par des détonations meurtrières.  

Le maître des forêts, mi-homme mi-arbre, était aussi biologiste à ses heures les plus libres ; il décida donc en tout état de cause, de repousser les limites des sciences naturelles en Israël, et proposa de produire une race de palmiers aux feuillages dont les odeurs seraient semblables à celles des mets des festivités. L’homme en effet voulait rassembler davantage ses convives dans ce havre de paix sylvicole. Les feuilles remaniées de cette nouvelle espèce de palmiers devaient avoir la vertu d’être imperméables aux effluves des fumées des roquettes. Leur seconde vertu leur vouait des qualités odoriférantes, pour protéger les lieux des émanations du souffre des fusées, dont les cendres calcinées se collaient aux feuillages des rameaux des palmiers d’étés. Les toitures de ces arbres formaient, en effet, les abris estivaux de leurs festins aux humeurs de fêtes, et la chaleur des mets des repas ravivaient par leurs fumées comestibles les odeurs laissées par la cendre engluée, sur les feuilles en lames de velours vertes et duvetées.                                             

Cependant, les expériences successives pratiquées par le maître des forêts, imprégnées de prières et de foi, échappèrent à l’entendement de notre généticien arboricole ; ce dernier n’obtient qu’une drupe ovoïde aux allures de rien, qui n’avait aucun aspect pour plaire, aucune beauté pour charmer. Une drupe comme un rejeton sorti d’une terre desséchée, mais qui s’éleva malgré tout sur les terres d’Israël, après avoir été expulsée du compost du fond du jardin de son maître, transportée par une fouine qui l’avait oubliée dans la cour arrière de la synagogue du faubourg le plus indigeste, où elle y avait été enterrée et craquelée par le mépris du rongeur. Cette drupe poussa, crût, et devint avec les ans un arbre aux racines intuitives, qui écoutait de ses branches, la Torah des grands maîtres juifs qui aimaient s’assoir sous ses rameaux quasi-nus, rachitiques et presque chauves. L’arbre recevait aussi les éclats de rire juvéniles des enfants qui jouaient près de lui aux heures des récrés, en gravant sur son tronc trois fois trop large, des énigmes bibliques et des proverbes parvenus des chansons qu’ils se récitaient à tue-tête. Ils décidèrent d’appeler cet arbre : le Bois-sot. Car en effet, pierre sur pierre, caillou sur caillou qu’il recevait par moquerie pour sa laideur, les seuls retours qu’il donnait, à l’image de notre Seigneur, étaient les versets bibliques inscrits sur son tronc, comme des coups d’épées bien conduits dans l’entendement de ceux qui aimaient s’assoir à ses côtés pour les scruter du regard, des versets gravés sur son écorce par les entailles de couteaux des enfants à la sortie des écoles.

Les gens utilisaient aussi l’abri de ses branches décousues pour se réchauffer au soleil en toute saison, car en effet, son feuillage ne grandissant que très peu, sa vertu principale était de libérer les rayons tièdes du soleil entre ses branches faibles, et permettre à ses convives sous-jacents de mieux profiter de leurs festins de fêtes. Le reste du temps, il était donné en spectacle devant la fenêtre arrière d’une des classes reculées de la synagogue, en face des élèves en études lors des jours de sabbat.

Un certain jour, la leçon se déroula à l’extérieur de l’édifice toranique, et portait sur des versets bien particuliers du Livre du peuple des hébreux, sur des versets de destinées qui parlaient d’arbres et de racines abreuvées du Très-Haut, d’un arbre planté aux abords des cours d’eaux vives de la Parole de notre Seigneur, entretenu par le Jardinier du haut des Cieux et construit à partir d’un morceau de rien. Un arbre comme le rejeton de Jacob, qui fut incarné sur la Terre pour être un trait d’union entre Dieu et les hommes, un lien éternel qui n’a d’essence que la substance même de Celui qui l’a fait descendre des Cieux. L’enseignant voulait témoigner du Dieu éternel et de ses bontés quotidiennes, du soleil qui réchauffe les bons comme les plus mauvais parmi nous, ainsi que de l‘importance d’aimer son ennemi à la manière de Dieu ; le cours précédait un examen oral, et les élèves enseignés étaient assis dans le jardin aux abords du Bois-sot aux racines attentives. Les versets exprimés par le professeur juif étaient les suivants :

  • Et s'il y reste encore un dixième des habitants, ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple (Esaïe 6:13).

 

  • La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots : Fils de l'homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations ! Tu diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel, à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan ; ton père était un Amoréen, et ta mère une Héthienne.A ta naissance, au jour où tu naquis, ton nombril n'a pas été coupé, tu n'as pas été lavée dans l'eau pour être purifiée, tu n'as pas été frottée avec du sel, tu n'as pas été enveloppée dans des langes. Nul n'a porté sur toi un regard de pitié pour te faire une seule de ces choses, par compassion pour toi ; mais tu as été jetée dans les champs, le jour de ta naissance, parce qu'on avait horreur de toi.

    Je passai près de toi, je t'aperçus baignée dans ton sang, et je te dis : Vis dans ton sang! je te dis: Vis dans ton sang!  Je t'ai multipliée par dix milliers, comme les herbes des champs. Et tu pris de l'accroissement, tu grandis, tu devins d'une beauté parfaite ; tes seins se formèrent, ta chevelure se développa. Mais tu étais nue, entièrement nue.

    Je passai près de toi, je te regardai, et voici, ton temps était là, le temps des amours. J'étendis sur toi le pan de ma robe, je couvris ta nudité, je te jurai fidélité, je fis alliance avec toi, dit le Seigneur, l'Eternel, et tu fus à moi. Je te lavai dans l'eau, je fis disparaître le sang qui était sur toi, et je t'oignis avec de l'huile. Je te donnai des vêtements brodés, et une chaussure de peaux teintes en bleu ; je te ceignis de fin lin, et je te couvris de soie. Je te parai d'ornements : je mis des bracelets à tes mains, un collier à ton cou, je mis un anneau à ton nez, des pendants à tes oreilles, et une couronne magnifique sur ta tête. Ainsi tu fus parée d'or et d'argent, et tu fus vêtue de fin lin, de soie et d'étoffes brodées. La fleur de farine, le miel et l'huile, furent ta nourriture. Tu étais d'une beauté accomplie, digne de la royauté (Ézéquiel 16 :1-13).

 

Les coups et les plaies marquées par les élèves dans l’écorce et la sève de Bois-sot, se révélèrent être ce jour-là, des bénédictions insoupçonnées pour ses assaillants, qui les avaient sculptées à coups de violence au canif, aux jours de leurs vandalismes les plus extrémistes. Chaque verset était une réponse à une question posée, et à la fin de la matinée l’arbre avait si bien joué l’avocat pour leur défense, qu’il ne restait dans le livre de la loi des écoles, absolument aucune preuve pour accuser les élèves de cancrerie, de pitrerie, de passivité à l’étude, ou d’usages abusifs d’antisèches répétitives. À la fin de l’interrogation, la peur des quarante fessées moins une avait disparu de leur pensée collective : il n’était plus question de faire naufrage à l’école ou de cacher la Torah du professeur de morale, non, tous décidèrent d’abandonner leurs méfaits perpétuels et leurs railleries collectives pour se consacrer à apprendre leurs leçons instructives. En outre, cette préoccupation biblique leur remonta du cœur à la pensée : pourquoi les barbaries communes à la population des hommes, sur un seul d’entre eux avaient été jugées, pour donner lieu à une pléthore de bénédictions et à des réponses d’autorités aux tragédies des hommes sous les Cieux ? Pourquoi cet arbre aux allures de térébinthe desséché, aux branches sèches et jamais vertes, restait debout sur son tronc accablé et maladif, renfermant sur son écorce des réponses intuitives aux malheurs de l’humanité, au travers de versets bibliques construits sur des actes de violences perpétrés au couteau. Les élèves décidèrent donc à l’unanimité, à la suite de cet épisode des plus inattendus, de faire de cet arbre le mémorial de leur repentance ; le tronc comme le symbole du renversement de leur vie passée sans amour et sans aucun fruit, comme le Stalingrad d’une guerre spirituelle gagnée pour toujours, avec Dieu à leurs côtés pour marquer leur première victoire de l’expression d’une arme spirituelle toute puissante et sans équivalent dans quelque monde matériel ou spirituel que ce soit : l’épée de l’Esprit avec eux et pour toujours. Le compte à rebours de la défaite de leur diable intérieur avait été proclamé, par la puissance de l’Esprit qui animerait à jamais leur nouvel être intérieur. Il leur apporterait successivement grâce sur grâce, victoire sur victoire, consolation sur consolation, liberté sur liberté…pour regarder vers Dieu pour une éternité de bénédictions.

Seulement, voilà, il s’avéra qu’après plusieurs jours de réjouissance, le maître de la synagogue s’aperçut de leur supercherie prodigieuse : Gédéon avait maladroitement oublié son canif planté sur la hauteur des branches dégarnies de tout feuillage, comme il en avait toujours été des ramures de cet arbre. Le soleil frappait fort sur la lame de couteau, en ce samedi matin de routine éducative, et dessinait sur le visage du professeur d’hébreu juif des jets de lumières révélant aux enfants la calvitie grandissante de l’enseignant pris pour cible. Celui-ci avait malheureusement placé ses fausses papillotes du mauvais côté de ses oreilles et celles-ci ressemblaient davantage à des farfalles un peu trop sèches, qu’à des chromosomes en doubles hélices, souples et flamboyants révélant l’ADN juif d’appartenance au peuple saint. En fait, elles étaient même de couleurs différentes d’une oreille à l’autre, et sa colère à regarder le coutelas éclairer les versets sur le tronc d’arbre, lui fit perdre la papillote de gauche. Humilié du méfait, l’enseignant fit évacuer la salle de classe et s’urgea vers les sous-sols de l’établissement où il agrippa violemment une hache de bûcheron à cèdres ; il saisit l’objet et charcuta notre Bois-sot récemment nommé Bois-levant pour sa vaillance à l’étude, qui chuta brutalement, comme les piliers du temple des philistins entre les mains de Samson au jour de sa vengeance.

Il ne restait plus qu’on morceau de bois énorme, couché sur le sol d’été chauffé du soleil de la 6ème heure, humilié comme un fils d’Israël devant Dieu avant l’heure du sacrifice rituel pour l’expiation des péchés du peuple ainsi que des siens. L’arbre était étendu, et son tronc s’enfonçait dans la terre meuble comme se soumettant sans aucune résistance à l’offensive de son agresseur inattendu.

L’homme continua de scier le tronc, en démantela les branches sèches une à une, comme un certain Lévite le fit autrefois en sciant les membres de sa femme de Bethléhem. L’homme rassembla les morceaux qu’il déposa dans l’atelier d’un artisan ébéniste, pour quelques pièces d’argent qu’il reçut en échange ; et le maître-artisan s’appropriant les morceaux, se saisit intuitivement des prophéties écrites sur le tronc pour fabriquer une croix :

  • Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé » (Ésaïe 53:4).
  • Il se chargera de leurs iniquités » (Ésaïe 53:11).
  • « Il a porté les péchés de beaucoup d’hommes » (Ésaïe 53 :12).

 

Ainsi donc, le menuisier finit son ouvrage, offert comme œuvre commémorative au gouverneur israélien enfin convaincu de l’œuvre de Jésus-Christ à la croix ; une croix comme un rappel symbolique d’une joie et d’un amour qui arrêtent le péché pour toujours, plantée dans cette allégorie historique aux allures de fiction, sur le Golgotha contemporain d’une terre donnée aux Juifs par Celui qui, il y a 2000 ans, est venu enseigner aux hommes à diriger leurs cœurs vers le Père. Cette croix de Bois-sot, ami de Dieu, prépara bien les adeptes des synagogues à la venue de leur Jésus-Christ, comme le fit Jean-Baptiste à l’époque où l’empire de Rome dominait encore le monde sous le dôme étoilé. Une croix qui n’était pas un instrument de mort, mais un instrument de Salut, une croix marquée de versets qui sont des briques d’éternité pour une Jérusalem éternelle qui sera reconstruire à cause du sacrifice d’un seul homme ; une croix d’un Bois épais et dégarni de feuille, mais qui un jour s’allia au sacrifice de Celui qui devait mourir pour nous tous et faire descendre le Ciel dans nos cœurs afin que nous y habitions pour toujours avec Lui. En effet, l’arbre avait compris sa fonction sous les cieux, en écoutant chez les juifs, l’histoire d’un Dieu plein d’amour qui employa dans sa mort des morceaux de cèdre morts comme celui d’un Bois-sot inventé par un scientifique à moitié déjanté, comme pour rappeler que les seules vertus profondes des hommes que nous sommes ici-bas sur la Terre, sont celles données sur nos vies par l’Amour du Père au travers de notre reçu du sacrifice de Jésus-Christ à la croix. Ce Bois-sot est le symbole emblématique de Jésus-Christ à la croix : D’une guerre frontalière est né une semence insignifiante, qui fut plantée par mégarde aux abords d’une poubelle pour faire naître un tronc aux allures de rien, qui fut lui-même abattu en réponse aux exigences d’une colère humaine et injustifiée, mais qui, regardé sous les cieux remplit sa fonction merveilleuse de témoigner de notre Dieu à la croix, de sa crucifixion et de sa souffrance infinie sur le Mont Golgotha, où lui aussi fut donné en spectacle pour effacer la honte que nous portions devant Dieu à cause de nos péchés contre lui. Ce Dieu a préféré être haï à notre place devant le Ciel trois fois Saint, où il choisit, en sacrifiant Jésus notre ami, de nous accueillir pour y siéger avec Lui à jamais, comme des gens dignes d’être aimés et reçus devant Dieu. Le regard que Dieu nous appose, n’est pas celui des hommes, les choses sans fondement apparent bénéficient d’une toute autre fonction sous le regard du Père : ainsi, du péché naît l’amour, de la tragédie une romance, de l’orgueil une adoration éternelle et perpétuelle pour Jésus-Christ notre Dieu.

La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle et cet arbre en témoigne : C'est du Seigneur que cela est venu, et c'est un prodige à nos yeux (Matthieu 21:42). On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ou le Bois-sot, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison (Matthieu 5:15).

SylaZ

Le Pissenlit Christique

Habillé de pétales du soleil,

Tu reflètes sur tes lames sa présence et chaleur ;

Annonciateur des périodes vermeilles,

De la voûte tu rapportes des humeurs ;

Promoteur des moissons maquillées :

 

Pissenlit ! De son or Dieu t’habille nouveau-né,

Voulant laisser derrière toi les vêtements pâles et salants de ton passé qui est mort,

Pour porter ta belle âme et tes graines si fertiles,

De la nuit vers l’aurore ;

 

Te croyais-tu donc si fébrile ?

Si le vent parachute le trépas éclaté de tes rondeurs lactescentes,

Ta boule douce et sucrée, éclatée dans le vent, emportée en corolles lancinantes,

Dans les tumultes ombrageux et chantants des orages qui ignorent ton destin,

Et qui rejettent ton festin,

Alors que tu fertilises les terreaux ;

 

Prenant l’image d’un Jésus qui fut mis au tombeau,

Qui par sa mort pour nos vies du péché fit germer,

Dans nos cœurs par l’Esprit, une nouvelle destinée

Sur cette Terre, formée de Ses mains.

 

Une guitare, pour un pissenlit en effervescence face aux saints,

Donne les notes d’une musique qui embaume dans les airs,

Un parapluie de l’Esprit qui inonde d’odeurs

Musicales et de visions olfactives, la Jérusalem des lumières.

 

Pissenlit, tu fais tomber sur ma vie les lueurs

D’une nouvelle aube argentée, aux reflets cramoisis d’un printemps bleu-métal nouveau-né.

Laisse-moi encore ce droit de pouvoir t’admirer,

Et comprendre les raisons qui me laissent loin de toi.

Je rêve d’une saison bienheureuse, habillée de printemps,

D’une année nouvelle, qui fait renaître mon droit,

De libellules, qui comme les anges, me poussent vers les plans

Qui parfumeront les lis que tu mettras sur ma joie.

 

Rallumant mon soleil, d’une robe blanche de mariée,

Duvet de lis, duvet de mon choix, duvet éternel de mon amour pour mon Roi,

Duvet d’une ronce et de sa rose conjuguée.

 

Tu absorbes l’amour du soleil,

Qui réchauffe tes pétales rachetés par Son sang,

Je suis l’astre qui fait fondre sur ta vie ses talents,

Que tu reçois comme du miel,

 

Celui qui enrobe ta tige du coloris de tes vœux.

Tu n’es plus sur un sol argileux,

Tu envoles ton pappus sur les sols délicieux,

Pour accoucher de ceux qui ont foi en ton Dieu.

 

Ton cocon de ficelle

Est une romance sous les Cieux.

Dynamique de ton zèle,

Tu tourbillonnes de mille feux,

De toutes les cadences confondues,

Que tu reçois de ce Dieu, qui se nomme Jésus.

 

Mon amour, ignore-moi encore,

Que le vent sur ton cœur te confesse mes accords ;

Moi, j’ai déjà ma couronne, et ma tige momifiée

Porte les bandes qui, une à une, laissent guérir toutes mes plaies.

 

Ignore-moi encore que je t’aime à ta porte,

Voyage au vent, qui t’emporte…

Va, reconstruis les cœurs qui doivent germer pour demain,

Dieu a mis sur ma vie un cœur qui rencontre le tien.

Sylaz

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Derrière les poèmes de ma Galerie se trouve une équipe solidaire et solitaire, dévouée et passionnée de poésie et de spiritualité. Retrouvez mes visages au pluriel, qui m'inspirent que trois vies valent mieux qu'une.

Sylvain DA COSTA

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Responsable Artistique et Incirconstanciel

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